Lodjong « entraînement de l’esprit » en tibétain

Lodjong « entraînement de l’esprit » en tibétain : བློ་སྦྱོང་

Lodjong (« entraînement de l’esprit » en tibétain : བློ་སྦྱོང་, Wylie : blo sbyong) est une pratique bouddhiste permettant de développer l’esprit d’éveil (bodhicitta).

Les principes ont été introduits au Tibet par le maître indien Atisha (xie siècle)2 qui en avait reçu la transmission de Serlingpa en Indonésie3. Systématisés au xiie siècle au Tibet sous la forme de 59 maximes par Chekawa Yeshe Dorje (en) dans son texte Sept points de l’entraînement de l’esprit, ces principes constituent autant d’instructions condensées du Mahayana.

Lo signifie attitude, esprit, intelligence ; et jong signifie entraîner, purifier, apporter un remède, ou dégager.

La pratique de lojong implique de redéfinir, conceptualiser à nouveau et reprogrammer les intentions et la façon de penser d’un individu (par lui-même). Selon Pema Chödrön : « La notion de base du lojong est que l’on peut devenir ami avec ce que l’on rejette, ce que l’on considère comme “mauvais” en nous et chez les autres. En même temps, on pourrait aussi apprendre à être généreux avec ce que l’on chérit, ce que l’on considère comme “bon”. Si on commence à vivre de cette manière, quelque chose en nous, qui a peut-être été enterré depuis longtemps commence à mûrir. Traditionnellement ce “quelque chose” est appelé bodhicitta, ou cœur éveillé. C’est quelque chose que l’on a déjà mais que l’on n’a pas forcement découvert. »

Les textes de base de la pratique du lojong sont conçus comme un ensemble de remèdes contre les habitudes mentales, la paranoïa et les idées fixes qui causent la souffrance. Selon Pema Chödrön : « Ces slogans ne sont ni théorique ni abstrait. Ils décrivent exactement qui nous sommes et ce qu’il nous arrive. Ils sont complètement en rapport avec comment on expérimente les choses, comment on établit un lien avec tout ce qui se produit dans nos vies. Comment on établit un lien avec la souffrance et la peur et le plaisir et la joie, et comment ces choses peuvent nous transformer pleinement et complètement. » Ils contiennent à la fois des suggestions de type « Bodhicitta absolus » pour élargir l’esprit, telle que Analyse la nature de l’intelligence non-née ou Considère les phénomènes perçus comme des rêves, et des suggestions de type «Bodhicitta relatifs» pour se connecter au monde de façon plus constructive, comme Sois reconnaissant envers tous.

Selon Jacques Vigne : « C’est un des textes spirituels tibétains les plus connus, une sorte d’équivalent de la Bhagavad-Gita pour les hindous. Comme elle, il associe différentes pratiques qui peuvent être effectuées tout en vivant dans le monde. De par la brièveté de ses maximes, on pourrait aussi le rapprocher des aphorismes du yoga de Patanjali. »

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